Concertation des Habitants


Projet partagé :

Il n’est de bon projet d’aménagement urbain et d’espaces publics, que celui qui a fait l’objet d’une élaboration commune de son programme.

Les relations entre les habitants et les concepteurs sont souvent difficiles, ou au contraire muettes. Difficiles, quand le concepteur ne peut pas s’empêcher de vouloir toujours expliquer à chaque habitant qui prend la parole et quelle est la bonne manière de penser. Muettes, quand le concepteur en impose et force les autres à se taire, ce qui ne signifie pas qu’ils ne réagiront pas négativement ensuite. Le concepteur doit comprendre qu’il n’est pas, lui et « son » projet, le centre ni l’objet de la concertation. Dans la concertation, il faut accepter que ce que dit quelqu’un a la même valeur, le même poids, que ce que l’on pense soi-même.

La concertation doit pouvoir établir une ambiance de conversation où chacun est égal à chacun. Il ne faut jamais dire : « je vais vous expliquer... », laissant entendre que ce que la personne vient de dire était idiot et qu’elle avait tort de chercher à s’exprimer. Le concepteur n’est pas là pour expliquer quelle est la bonne manière de penser mais pour exposer ce qu’il pense et faire en sorte que ce qu’il pense puisse être partagé par d’autres. Pour cela, il est indispensable que ce qu’il pense prenne en considération et utilise ce que les autres pensaient avant lui puisqu’ils habitent le site ; sa pensée doit s’enrichir au terreau du vécu. Mais il faut aussi qu’il s’exprime de manière compréhensible par tous.

Le concepteur n’est pas là pour « gagner » contre les habitants mais pour partager et donc recevoir tout autant. Le concepteur a tout à gagner à écouter, même si tout ce qui est dit n’est pas toujours agréable à entendre. C’est par la capacité à écouter du concepteur que les habitants accepteront et respecteront ce dernier. Le concepteur ne doit pas oublier que les habitants présents aux réunions, qui se tiennent souvent en soirée, sont bénévoles et que la fatigue ne facilite pas l’élocution.

Quand chacun respecte le rôle de l’autre, la compréhension arrive toujours à se mettre en place. Cela peut prendre du temps, et il est inutile de tenir des réunions marathons quand il y a trop de conflits. Trop de conflits dans une réunion signifie que le travail préalable aux réunions n’a pas été suffisant. Avant de relancer une nouvelle réunion, il est préférable de chercher à régler une bonne partie des problèmes abordés qui ont fait conflits.

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Certains habitants ont parfois une manière de s’exprimer extrêmement violente et négative, voire agressive. Il est inutile pour le concepteur de s’opposer à cette violence par une autre violence, ni par une certaine suffisance ; son rôle consiste à comprendre ce que cache une colère et à trouver comment la déjouer. Il est également important que les animateurs d’une concertation aient préparé la réunion en faisant venir et intervenir des habitants avec des opinions différentes.

Une réunion de concertation doit pouvoir avoir un sujet bien précis et les animateurs doivent pouvoir faire respecter ce sujet. C’est parfois difficile si certains problèmes n’ont pas été réglés depuis des années alors qu’ils troublent la vie quotidienne des habitants. Par exemple, il est difficile de demander aux habitants d’une tour, dont la vie est perturbée en permanence par les pannes d’ascenseur, de discuter des futurs aménagements floraux.

Le travail avec les habitants peut aussi prendre des formes particulières en mobilisant les enfants par exemple dans le cadre des centres de loisirs, en faisant raconter les personnes âgées, en recueillant des photographies retraçant l’histoire de certaines familles ou du quartier en général. Pour l’urbaniste, ces mobilisations sont très intéressantes quand elles arrivent en amont de son travail.

La concertation ne peut se faire sans les services de la Collectivité Territoriale qui auront à entretenir les espaces qui seront ensuite réalisés. La collaboration permanente avec les services de la Collectivité Territoriale fait partie de notre méthode de travail tant pour la conception que pour les phases d’entretien et de maintenance. Il est indispensable que le personnel de ces services participent aux réunions d’atelier autant pour s’exprimer que pour écouter.

Pour cela, nous participons aux réunions de concertation en présentant non seulement les différents points mis en concertation mais également les raisons qui ont amenées à concevoir ces points.

Le rôle de notre équipe consiste :

- à illustrer différentes solutions, différents scénarios, en en montrant les avantages et les inconvénients pour qu’un choix partagé puisse s’établir ;
- à vérifier la faisabilité technique et économique des propositions énoncées ;
- à animer les réunions en recherchant à sérier et à hiérarchiser les problèmes pour que les causes et les effets soient bien mis en phase ;
- à apporter des exemples de réalisations, des références d’opérations qui permettent d’élargir les connaissances de chacun.

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Si cela s’avère nécessaire, nous pouvons animer des Ateliers de travail ayant pour objectifs d’examiner certains thèmes particuliers ou certains secteurs.

Ces réunions sont conçues de manière à partager des connaissances et à travailler de manière concertée sur les scénarios et le projet final.

Cette méthode permet d’associer tous les intervenants dès le début de l’étude et ainsi d’avancer plus sûrement et plus rapidement, et d’optimiser ainsi les solutions retenues.

La crédibilité technique et économique d’un projet est essentielle et doit faire partie des éléments portés à la connaissance des habitants pour que chaque proposition fasse l’objet d’un examen objectif et réaliste.

L’adaptation des outils de communication permet de rendre lisible par tous les documents d’urbanisme souvent abscons. Suivant les contextes et les phases de la concertation, nous élaborons des plans adaptés, des vues en 3 dimensions, des maquettes, des vues virtuelles, etc....

Notre atelier est réputé pour sa capacité à composer avec les services des collectivités et des bailleurs et à animer la concertation avec les habitants.

C’est pour ces compétences que le Trophée National de l’Aménagement Urbain lui a été décerné en 2006 pour le travail effectué sur le quartier Saussaie, Floréal, Courtille à Saint Denis avec les habitants, les services, les bailleurs et les élus.